Rene Cassin

René Cassin – Vie, Carrière et Citations Célèbres


Découvrez la vie de René Cassin (1887-1976), juriste français, artisan de la Déclaration universelle des droits de l’homme, juge et lauréat du Prix Nobel de la Paix. À travers ses actions, son héritage et ses pensées fortes, plongez dans l’histoire d’un défenseur des droits humains.

Introduction

René Samuel Cassin (5 octobre 1887 – 20 février 1976) fut un juriste, professeur, diplomate et magistrat français, connu pour son rôle central dans la formulation de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Prix Nobel de la Paix en 1968.

Cassin demeure une figure-phare du droit international des droits de l’homme, au carrefour des enjeux normatifs, philosophiques et institutionnels du XXᵉ siècle.

Jeunesse et formation

René Cassin naît le 5 octobre 1887 à Bayonne, dans une famille juive d’origine séfarade.

Il s’oriente vers des études de droit et lettres. En 1908, il obtient une licence en lettres, puis fait des études de droit à Aix-Provence et à Paris.

Service militaire et blessures

Quand la Première Guerre mondiale éclate, Cassin est mobilisé. Croix de guerre 1914-1918 pour sa bravoure.

Déclaré mutilé de guerre, Cassin ne reprend pas de fonctions militaires actives, mais s’engage dans la défense des anciens combattants.

Carrière juridique, diplomatique et universitaire

Enseignement et engagement dans l’entre-deux-guerres

Après la guerre, Cassin poursuit une carrière d’enseignant en droit. Il devient professeur à l’Université de Lille, puis à la Faculté de droit de Paris.

Dans les années 1920 et 1930, il représente la France à la Société des Nations (SDN), participant notamment aux conférences sur le désarmement et à la diplomatie multilatérale.

Résistance et France libre (Seconde Guerre mondiale)

En 1940, après la défaite française, Cassin refuse l’armistice. Le 24 juin 1940, il embarque sur un navire britannique à Saint-Jean-de-Luz pour rejoindre Charles de Gaulle à Londres et faire partie de la France Libre.

Le régime de Vichy le condamne à mort par contumace et le déchoit de sa nationalité française.

Après-guerre : institutions et droits de l’homme

Avec la Libération, Cassin accède à des responsabilités majeures. Il est nommé vice-président du Conseil d’État de 1944 à 1959 (ou approximativement dans cette période). Il contribue à la reconstruction institutionnelle française.

Au plan international, il devient un acteur clef du système naissant des droits de l’homme : il est nommé délégué français à la Commission des droits de l’homme de l’ONU en 1946 et devient rapporteur (ou l’un des rédacteurs) du projet de la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée le 10 décembre 1948.

Il est par la suite juge à la Cour européenne des droits de l’homme, en devient président de 1965 à 1968.

Par ailleurs, en 1960, Cassin est nommé membre du Conseil constitutionnel français, exerçant jusqu’en 1971.

Distinctions et prix

  • Prix Nobel de la Paix (1968) : il reçoit cette distinction pour « sa lutte pour garantir les droits de l’homme tels que stipulés dans la Déclaration des Nations Unies ».

  • La même année, il reçoit aussi le Prix des droits de l’homme de l’ONU.

  • Il est considéré comme l’un des pères de la jurisprudence européenne des droits de l’homme et reconnu pour ses contributions à l’institutionnalisation des droits fondamentaux.

  • Après son décès, en 1987, ses cendres furent transférées au Panthéon à Paris, en honneur à sa vie au service de la République et des droits humains.

  • Le prix René Cassin (ou médaille) et des structures en son nom promeuvent aujourd’hui encore les droits de l’homme.

Pensée, citations et héritage

René Cassin a souvent mis en avant que la reconnaissance des droits humains ne saurait être un simple idéal abstrait, mais devait devenir une norme juridique opérante. Il soulignait également le lien entre la paix durable et le respect des droits fondamentaux.

Parmi citations attribuées à Cassin ou en lien avec ses écrits :

« Il n’y aura jamais de paix sur cette planète tant que les droits de l’homme seront violés en quelque partie du monde. »

(Cette citation figure comme maxime sur le site “René Cassin – Who was René Cassin?” et dans les hommages à sa mémoire.)

Son discours Nobel et ses plaidoiries sont également des sources de formulations fortes sur la dignité humaine, la fraternité, et l’obligation juridique de protéger les droits.

Leçons & réflexions

  1. Transformer un idéal en norme
    Cassin incarne le pont entre les idéaux philosophiques des droits de l’homme et leur inscription dans les textes constitutionnels, les traités et les juridictions internationales.

  2. La vulnérabilité comme moteur de justice
    Ses blessures de guerre et son statut de mutilé l’ont éveillé aux souffrances des victimes et à la nécessité de la réparation et de la reconnaissance dans le droit.

  3. Action diplomatique et juridique combinées
    Il a su naviguer entre le droit interne, le droit international et la diplomatie pour faire adopter des principes universels.

  4. Pérennité par les institutions et le souvenir
    En inscrivant son action dans des institutions (ONU, CEDH, Conseil d’État), son héritage continue au-delà de sa vie.

  5. Courage dans l’adversité
    Refuser l’armistice, être condamné à mort par Vichy, agir dans l’exil — son parcours témoigne qu’investir pour les droits demande parfois un prix personnel élevé.

Conclusion

René Cassin est une des grandes figures du XXᵉ siècle, dont l’œuvre juridique et morale a contribué à façonner le cadre normatif moderne des droits de l’homme. À travers son rôle dans la DUDH, son mandat à la Cour européenne des droits de l’homme et son engagement constant, il laisse un héritage puissant — rappelant que l’idéal des droits humains doit se traduire en lois vivantes et institutions justes.

Si vous le souhaitez, je peux vous fournir une chronologie détaillée de ses contributions juridiques ou une comparaison de Cassin avec d’autres grands bâtisseurs des droits de l’homme (comme Eleanor Roosevelt, John Humphrey). Voulez-vous que je fasse cela ?